Mas-a-Kongo Guy POMMIER
Masque à Congo «Guy POMMIER»
Symbolisme (lèspri a Mas-la) : Monsieur Guy Pommier (DCD tragiquement à l’âge de 50 ans en février 1990), fut un Maître ès Mas-a-kongo. Il a été un précurseur dans la danse sur bâton ou danse des scieurs de long. Cette danse est pratiquée en Guyane française par certaines tribus de Noirs Marrons.
Initialement, ce « Mas » est une dérision, une façon de railler les congolais qui sont arrivés en Guadeloupe avec un contrat de travail, « les engagés », ils n’ont pas été esclaves sur le papier, mais leurs conditions de vie s’apparentaient à celles des esclaves. Ce Congolais bien noir, bien sombre par rapport aux décolorés est alors l’objet d’un « Mas » et de chanson telle que « kongo pa konnèt palé fwansé, i ka palé wanni wana ».
Ce « Mas » effraie, fait peur. Il nous renvoie à nos propres peurs, frayeurs. Ce « Mas » nous rappelle l’adage : tout ce qui est noir est sale, puisque noir comme la peau du Nègre venu d’Afrique. C’est le «Mas» des « Vyè-Nèg-a-Mas », masque des mauvais nègres, des cas sociaux, soûlards et autres voyous des quartiers populaires. En fait, c’est l’expression des insoumis, ceux qui n’ont pas pu s’intégrer et qui sont restés sauvages et rebelles à la société. C’est l’expression de la contradiction entre les beaux costumes princiers du carnaval des colons et békés et les « Mas » des fils d’Afrique. Nous retrouvons ici, l’affrontement entre le Noir et le Blanc, le Diable et le Bon Dieu, le Mal et le Bien. Chacun son carnaval.
En entrant dans ce masque nous faisons l’expérience thérapeutique, psychologique de libération de ce mal-être qui demeure en nous depuis l’esclavage.
Mais à l’origine ce masque est une tropicalisation d’une pratique européenne païenne qui marquait et symbolisait la sortie d’hibernation de l’ours.
Matériaux (sa-w ni bouzwen pou fè Mas-la) : mélasse de canne à sucre, sirop de batterie, noir de fumée (suie), bandeau rouge, short rouge, bustier rouge pour les femmes, boutou (branche d’arbre) à la main, fard rouge.