Mas a Poulbwa
Masque de Poux de Bois
Présentation : « Poulbwa » ou Poux de Bois est le nom donné par les colons, dès le 17ème siècle, à plusieurs espèces de termites qui vivent aux Antilles Guyane et considérés comme nuisibles du fait des dégâts causés aux bois (maisons, arbres).
Le « Nasutiterme » est l’espèce la plus connue en Guadeloupe et reconnaissable à son gros nid en forme de boule, fabriqué à partir du bois broyé et mastiqué par les ouvrières, appelé jadis aussi « Tèt a Nèg » (tête de nègres) du fait de son aspect « noir, rond et frisé » que les Caraïbes utilisaient pour cuire leurs aliments. Aujourd’hui encore, dans nos campagnes, le « nich a poulbwa » est utilisé pour la cuisson à feu doux des haricots rouges (pwa rouj konsomé a tifé).
Dans une termitière, outre les ouvrières, on y trouve les soldats chargés de protéger le nid et ses habitants, les mâles et la reine.
Toutefois, les termites ne sont pas considérés comme néfastes sur tous les continents. En Afrique, ils sont consommés pour leur apport de protéines, utilisés pour découvrir des gisements d’or par les géologues, comme laboureurs et éboueurs dans les champs (termites agriculteurs) et pour soigner les ulcères. Au Bénin, les termites sont vénérés comme des Dieux et même consultés en divination en Afrique de l’Ouest.
Symbolisme (lèspri a Mas-la) : le termite est défini comme « un insecte qui vit en société et ronge les pièces de bois par l’intérieur » (dictionnaire Le Robert). Le « Poulbwa » est beaucoup plus friand de bois venus d’Europe car plus tendres et doux. Il ne s’attaque pas à toutes les essences locales. Le bois de l’arbre à pain résiste aux « poulbwa. »
La 1ère leçon à retenir : nos maisons seraient plus résistants aux « poulbwa » si elles étaient entièrement bâties avec des bois locaux dans la tradition en respectant le bon « doukou », les quartiers de lune appropriés.
La 2ème réflexion à méditer : en Gwada, à quoi ressemblent doncc nos « poulbwa » locaux ? Connaissez-vous ces gens qui, tels de gros « poulbwa », vivent entre eux en société fermée avec leurs soldats, police, justice, sur ces terres que nos ancêtres ont labouré de leur chair et arrosé de leur sang ? Cherchez donc ces gens qui tout comme les « poulbwa », nous rongent « anba anba » de l’intérieur, nous assimilent, modernisent et programment avec leurs culture, mœurs et mode de vie.
Matériaux (sa-w ni bouzwen pou fè Mas-la) : Tissu jute enduit de colle et copeau de bois (rip-a-bwa) pour la jupe et bustier représentant la cavité intérieure où circule le « poulbwa » ;
La Coiffe : carton d’emballage recouvert de jute peint en noir + papier journal + ficelle chanvre + Verre poli symbolisant la fidélité à la reine, le rattachement à un clan, l’appartenance à une société à part ;
La carapace : le corps est enduit d’amidon « lanplwa » ; Feuilles et « pôpôt » de fruit à pain pour symboliser nos « mès é labitid » et la résistance face à ceux qui nous rongent de l’intérieur ; Un collier fait de « pôpôt » de fruit à pain ; Un « woumba » : fond de sac en jute rattaché à une ficelle porté en bandoulière.
Le verre poli ramassé sur les rivages de Gwada et le « rip-a-bwa » (sciure et copeau de bois) à récupérer au Lokal Voukoum.